Paris, dimanche 29 mars 2015
Tournée en R(é)USSIE
Récit
de ma tournée « BARBARA et ses ils »
en RUSSIE DU 16 au 25 mars 2015
Itinéraire Tournée Russie
Cette
tournée musicale en Russie, j’en rêvais depuis longtemps…
Chanter
Barbara … en Russie, c’était réaliser le rêve d’une vie.
Chanter
« Barbara et ses ils »
- Barbara et les artistes qu’elle avait croisés sur son chemin de
« femme qui chante » - c’était porter jusqu’en
Russie ceux que j’aime : BARBARA BREL NOUGARO mon trio de cœur
mais aussi Yves DUTEIL et Georges MOUSTAKI.
Au
lendemain matin de mon retour en France, le 26 mars, en ouvrant les
yeux, j’ai littéralement entendu, ressenti les mots de la chanson
« Mélancolie » d’Yves Duteil :
« Il
y a des jours où quand le jour se lève, on voudrait rentrer tout au
fond d’un rêve
Et
puis soudain lorsque le clocher sonne Il y a des jours où l’on
n’est plus personne ».
Depuis le mercredi 25 mars, 15 heures,
moment où mon avion AEROFLOT s’est posé à Roissy, je suis là à
Paris, France, mais dans un espace intérieur entre deux pays, entre
deux langues, entre deux cultures. Je reviens peu à peu à la
réalité quotidienne, émergeant doucement, nostalgiquement du rêve
que j’ai réalisé.
Changement
de Tempo :
Le
lundi 16 mars, je quittais Paris en début d’après-midi, faisais
escale à Moscou en soirée et reprenais l’avion pour arriver le
mardi 17 mars à IRKOUTSK, en Sibérie, à 8h25 (décalage
horaire +7).
Olga Oleynikova Irkoutsk
Changement
de « style » … télégraphique :
Le
17 mars, accueil chaleureux d’Olga Oleynikova, Responsable de
l’Alliance française d’Irkoutsk. Première journée dédiée
dans l’après-midi à la préparation du concert, prévu le
mercredi 18 mars à 18 heures au Musée des Décembristes.
Choix
du piano : finalement le piano droit Petrof. Réglages
techniques avec l’aide de Sergueï, chauffeur de taxi s’improvisant
fort bien régisseur pour le son. Achat d’un pied de micro pour mon
micro avec fil – mon micro-casque se refusant à fonctionner.
La
journée du 18 mars est dédiée au concert : répétition sur
le piano providentiel de l’hôtel « Russ » le matin.
Retour au Musée un peu plus tard. Peu après 18 heures – je me
souviens du Président de l’Alliance française d’Irkoutsk me
saluant juste avant le concert – j’entre dans la Salle du Musée
réservée au concert.
Le
public emplit la salle qui accueille environ soixante personnes. Dans
la salle - je le saurai plus tard – se trouvent des professeurs et
étudiants de l’Alliance française, mais aussi des
non-francophones.
C’est
le premier concert de cette tournée.
Je
retiendrai l’écoute attentive du public d’Irkoutsk, et le
« retour » chaleureux de quelques personnes du public
venues me parler après le concert. Comme cette petite fille,
Pénélopa et ses parents – son père artiste a fait des croquis de
moi chantant au piano.
Je
n’oublierai ni la rose, très barbaresque, que Liouba de l’Alliance
française (désormais j’écrirai A.F.) m’a offerte après le
concert. Ni les impressions d’Irina sur le concert lorsqu’elle
m’a raccompagnée à l’hôtel dans la voiture que Sergueï
conduit volant à droite (caractéristique que j’observerai aussi à
Vladivostok).
Sur le lac Baïkal
Le
lendemain, jeudi 19 mars, Sergueï me conduit avec la jeune étudiante
Polina jusqu’à Listvianka, village au bord du Lac Baïkal, le lac
le plus profond au monde, 20% des réserves d’eau douce de la
planète.
Suprême récompense : la beauté
du Lac BAÏKAL, la pureté de l’air, la couleur de la glace presque
noire en profondeur comme dans l’Espace, le plaisir de
marcher-glisser sur le lac gelé, la musique des « mikado »
de glace qui s’effritent entre les doigts…
Visite du Musée du Baïkal avec
notamment le Nerparium, dans lequel évoluent deux phoques d’eau
douce du Baïkal, deux «Nerpa », gris anthracite, en perpétuel
mouvement.
Au
marché, achat d’un petit bol tibétain qui donne le la du
diapason, le bol qui va de pair avec le « vajra »,
instrument du rituel bouddhiste.
Au
café, Sergueï nous apporte, à Polina et moi, de l’Omoul, poisson
du Baïkal que nous mangeons avec les doigts et savourons avec
délices.
Programme gourmand à Irkoutsk,
puisque m’attend encore à 17 heures, un Concours de Chansons
françaises à l’Université d’Economie, animé par Anna,
professeur de français. Avec un guitariste russe non francophone,
Pascal, un
Vladivostok
professeur
de français de l’A.F. et moi, nous formons un jury pour choisir un
finaliste sur les dix étudiants qui présentent chacun une chanson
française de leur choix.
La
gagnante sera une jeune fille nommée Sofia Valushina, qui s’est
distinguée par son interprétation précise et dynamique de la
chanson « Je veux » de Zaz.
Le
temps file… A minuit, je quitte l’hôtel pour l’Aéroport
d’Irkoutsk dans le taxi de Sergueï. L’avion vers Vladivostok
décollera à 3h25 du matin, le jeudi 20 mars.
L’avion atterrit à VLADIVOSTOK avec
une heure d’avance sur l’heure prévue : 9h10 (décalage
+9 par rapport à la France). Sur les conseils d’Olga Oleynikova,
j’appelle sur son portable Elena Nikitina, la directrice de l’A.F.
de Vladivostok. Peu après 10 heures, Elena vient me chercher avec
une jeune femme de la Philharmonie.
Mon
chauffeur s’appelle Denis (prononcer Deniss) et conduit volant à
droite : ici, beaucoup de voitures viennent du Japon tout
proche.
Je
me sens à « L’autre
bout du monde » pour
reprendre le titre d’une chanson d’Emily Loizeau, chanteuse qu’un
ami français Denis (coïncidence ou appelez cela synchronicité)
apprécie passionnément.
Cadence prestissimo : 5 minutes
pour sortir de la voiture et admirer le Panorama de Vladivostok à
son point culminant. Vue sur les ponts et sur le Front de mer un peu
enveloppé de brume ouatée.
A
l’Hôtel Ekvator, impératif : dormir trois quarts d’heure
pour estomper la fatigue du vol de nuit. Le concert est prévu à 18
heures dans la Petite Salle de Philharmonie.
Le
temps presse, mais j’apprends à accélérer la cadence et la
petite plage de sommeil, le confort de l’hôtel, la chaleur surtout
de l’accueil d’Elena m’aident à me préparer sans trop
stresser avant le concert.
Après
le déjeuner (« pelmeny », raviolis sibériens au menu,
mon plat préféré), Denis nous emmène à la Philharmonie :
Elena me raconte l’histoire de la ville, tandis que j’observe les
lieux que nous parcourons, l’esprit déjà préoccupé par le
concert.
Le
piano est un quart de queue Yamaha : ce piano me convient tout à
fait et plus tard j’écrirai dans mon carnet de notes « concert
inspiré ». Le piano, d’une part, mais avant tout l’échange
avec le public de l’autre bout du monde.
Alliance française Vladivostok après concert
Avant
le concert, impromptue : une interview en russe pour une
journaliste de radio, Natalia.
ENTRACTE au
milieu du récit
C’est
peut-être le moment d’évoquer ma passion pour la langue russe,
que j’ai étudiée aux Langues Orientales et à l’ESIT. Le moment
de dire que je présentais un peu en français un peu en russe,
chaque chanson de ce programme « « BARBARA et ses ils ».
Passion pour la musique. Passion pour BARBARA BREL NOUGARO …
Passion pour la musique de la langue russe. Passion pour la Russie,
où j’ai vécu en 1984/85 à Volgograd (anciennement Stalingrad),
du temps de l’Union Soviétique.
J’ai
fait une tournée BARBARA en UKRAINE en 2010 avec bonheur. Je réalise
mon rêve de chanter « BARBARA et ses ils »
en Russie en 2015 dans un état d’esprit d’apaisement.
Créer
des liens, les renforcer grâce à la musique, en l’occurrence la
chanson française, grâce à la connaissance et l’appréciation
réciproque de nos cultures, de nos langues, de nos pays, de nos
différences, c’est une mission que « BARBARA et ses ils »
me donne la joie de réaliser.
Un
ami qui m’a donné la chance de chanter BREL et BARBARA au Musée
Dostoïevski à St Pétersbourg en 2003 appelait cela :
jeter un pont entre la
France et la Russie.
…Et
les ponts sont nombreux et impressionnants dans l’architecture de
Vladivostok.
Concert Vladivostok
Retour à
l’Autre Bout Du Monde
Après
le concert qui aura rassemblé environ 120 personnes, je me souviens
des propos touchants de Katia, professeur de français aimant Barbara
et en parlant si bien.
Le
soir, pendant le dîner, Elena Nikitina me fait un topo détaillé,
qui se révèlera très utile, des conseils à suivre pendant le vol
au long cours, qui m’attend le lendemain, samedi 21 mars.
Départ de Vladivostok le samedi 21
mars à 9h20, heure locale, arrivée à Moscou à 14h30, heure de
Moscou (plus de 7000 km parcourus). Ensuite, je ne compte plus les
kilomètres, les heures, les décalages… Je sais seulement que
j’arriverai à
PERM
(décalage +4) le 21 mars à 18h30.
Décalage horaire Vladivostok
Le
vol Vladivostok – Moscou a été une expérience : j’étais
entourée d’un groupe d’enfants (sages) en voyage , j’ai
apprécié les « chaussons », la couverture fournis pour
le vol et – en suivant les conseils d’Elena (mettre les
chaussons, se déplacer régulièrement dans la cabine, demander
souvent un verre d’eau à l’hôtesse, ajuster l’appuie-tête
flexible) – j’ai même gardé un bon souvenir de ce long vol.
A
PERM, le samedi 21 mars au soir, c’est Nikita, assistant de la
Directrice de l’Alliance française, qui m’accueille. La neige
commence à tomber sur la ville.
Enfin
un peu d’hiver russe …
Nikita, délicat, attentionné, comme
il le sera tout le temps de mon passage à Perm, m’emmène dîner
dans un restaurant ukrainien à la cuisine savoureuse.
Perm
Alliance et Ecole françaises Perm
Joe Dassin Ecole française Perm
Le
dimanche 22 mars, en fin de matinée, Julia, de l’Alliance
française, me conduit à l’Ecole spécialisée de français n°22
(c’est le nombre du jour )
pour une fête,
un
parcours francophile qui s’appelle Francoville.
Moi
qui suis également institutrice en France, j’observe avec intérêt
les festivités, les locaux de l’école et certains ateliers qui se
déroulent dans les classes.
L’apprentissage du français dans
ces écoles spécialisées est particulièrement performant. Combien
de russes étudiant le français ai-je pu entendre parler un français
soigné, sans même avoir fait de séjours en France. J’ai à
l’esprit mon amie Léna, de Volgograd, qui parlait un français
parfait sans jamais être sortie à l’époque d’URSS. Léna est
mon amie de trente ans et sa passion pour la langue et la chanson
françaises traverse les années, tout comme notre amitié.
Pour
mon concert à Perm, ville qui m’a fait penser aux structures
« carrées » des villes soviétiques, ville « sérieuse »
mais chaleureuse, j’ai chanté, une fois de plus dans la Petite
Salle de la Philharmonie.
Accompagnée par Julia, j’ai eu
accès à la Salle à 16h, le concert étant à 18 h.
Un
peu court pour vérifier le son, s’échauffer au piano numérique
Orla, mais tout s’est bien, très bien passé.
Concert Perm
Je
peux ajouter « très bien », car le retour du public
après le concert a été vraiment expressif.
Je
retiendrai le jeune homme qui m’a offert un « pin’s »
représentant un oiseau, symbole du Chœur de Perm … l’Aigle noir
de Barbara n’est pas loin. Oiseau désormais devenu talisman pour
moi.
Bouquet du public Perm
Dïner après concert Perm
Et
le jeune Sacha, autodidacte en piano, passionné d’improvisation.
Je
me souviendrai aussi du dîner avec Marina Verchinina, la Directrice
de l’Alliance Française de Perm, son fils Grigori, Nikita ...
Lundi
23 mars, nouvelle expérience aéronautique : je prends un
« tout petit » avion, accueillant 17 passagers de Perm à
SAMARA.
Nikita Perm
« Tout petit comme ça ? »,
me demanderont les enfants de ma classe de maternelle à mon retour
le 27 mars, en tenant leurs petites mains écartées de …
5
cm.
Je
retourne au style télégraphique, pour ne pas fatiguer le lecteur.
Accueil à SAMARA le lundi 23 mars par
Irina, travaillant à l’Alliance française et … violoniste à
l’Orchestre de TOGLIATTI.
Un
peu de route jusqu’à Togliatti, ville où l’on construit les
automobiles LADA.
L’Hôtel-Park est situé en plein …
parc, avec vue éclatante sur la VOLGA gelée.
Grégoire Prat Irina Togliatti
Togliatti Vue sur la Volga gelée
Le
jour de mon arrivée, une rencontre a lieu à la Bibliothèque
Avtograd de la ville.
Avec
Irina et Grégoire Prat, le responsable des projets culturels, nous
préparons la rencontre en téléchargeant des chansons de Barbara
et ses « ils » :
« Dis,
quand reviendras-tu ? » (B comme BARBARA), « Amsterdam »
(B comme BREL),« Le jazz et la java », « Tu
verras » (NOUGARO), « Ma liberté » (MOUSTAKI)
« La
langue de chez nous » (DUTEIL).
L’échange avec le public présent
(environ vingt personnes) se passe en français et en russe. C’est
exaltant de partager ainsi sa passion avec un public attentif et
plein de curiosité intellectuelle. Entre les moments d’échange,
les questions, les réponses, nous écoutons les chansons, illustrées
par les photos des chanteurs projetées sur écran.
Dîner
le lundi soir avec Anna Vostrikova, Directrice de l’Alliance
française et son mari, Alexeï Vostrikov, Président de l’Alliance
française de Togliatti.
Dîner
au « Café de la chance » face à l’hôtel. Courtoisie
et chaleur, accueil attentionné marquent cette soirée. Je garderai
de Togliatti cette empreinte de délicatesse, d’ouverture
culturelle et d’une grande attention à l’invitée que j’étais.
Le
lendemain, mercredi 24 mars, je répète longuement au piano quart de
queue Estonia dans la Salle de Spectacles de l’Hôtel où se
déroulera le concert.
Vers
19 heures, après une présentation par une jeune femme russe et par
Grégoire Prat de la Semaine de la Francophonie et de la
manifestation culturelle « TravelExpo », le concert peut
commencer.
Au
début de mon concert, je me sens sur le fil de la fatigue, mais une
fois interprétée au piano « L’âme de fond »,
composition d’Yves Duteil, j’entre dans l’émotion avec « Mon
enfance » de Barbara.
Montage audio-visuel Togliatti
Comme
chaque concert, celui de Togliatti aura duré deux heures, mais aura
retenu l’attention du public russe.
Chaque concert aura été unique en
soi.
Chaque fois, l’écoute aura été
vraie, la qualité de silence perceptible. L’accueil chaleureux.
Entre
la France et la Russie, il y a une longue histoire d’amour
fraternel et réciproque. De fascination aussi, selon moi.
L’âme
russe … La chanson française aura, je le crois, apporté grâce à
« Barbara
et
ses ils » »
ce supplément d’âme française, que j’ai tenté de toutes mes
forces et de ma fragilité de transmettre au public russe.
REMERCIEMENTS
MERCI
à l’Ambassade de France en Russie, à l’Institut Français de
Russie, aux Alliances françaises de Russie, aux Présidents et
Directeurs/ Directrices d’Alliances, MERCI à Mireille CHEVAL,
coordinatrice des Alliances françaises de Russie, à Olga
CHTANEVA, Chargée de projets en régions, à Yoann BARBEREAU,
Directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk de m’avoir
accordé leur confiance !
MERCI
au public d’IRKOUTSK, VLADIVOSTOK, PERM et TOGLIATTI !
MERCI
à la RUSSIE et à la FRANCE réunies grâce à ce voyage à
travers la chanson française de BARBARA à Claude NOUGARO en passant
par Jacques BREL, Yves DUTEIL et Georges MOUSTAKI !
MERCI
en France à ceux qui m’ont soutenue dans la réalisation de mon
rêve :
ma
MAMAN, mon frère, son fils, ma FAMILLE … merci à Nolwenn, ma
petite cousine qui a ensoleillé de sa joie de vivre ma nostalgie au
retour, mes AMIS, ma «FAMILLE BELGE », André et Jeannine
Castermane et Christopher mon webmaster,
MERCI
à mon agent artistique Marthe MICHEL qui me soutient toujours dans
mes projets depuis les années où j’ai chanté dans son Théâtre
« Le Tambour Royal »,
ma
… Directrice d’Ecole Madame VAN BAELEN, les parents de mon élève
Liya, d’origine russe par sa maman (ils m’ont donné le sésame
de l’adresse e-mail de Mireille Cheval), MERCI à monsieur
DECHAMBRE, Directeur Académique et Madame ROQUES, Inspectrice de
l’Education Nationale qui m’ont autorisée à prendre mon envol
pour la Russie …
Enfin
MERCI AUX ENFANTS de ma classe de maternelle qui m’ont attendue
(im)patiemment jusqu’à mon retour de Russie
СПАСИБО
дорогой Русской публике в Иркутске
,
в
Владивостоке , в Перми и в Тольятти
за тёплый
душевный приём !
С любовью и
уважением к РОССИИ,
Изабель
Важра / Isabelle Vajra
Polina au bord du Baïkal en été
Photos prises par Polina