L'album-hommage de Gad ELMALEH à Claude NOUGARO
En ré-écoutant l'album de Gad Elmaleh consacré à Claude Nougaro, je me suis aperçue que « j'entrais » dans l'album dès la deuxième chanson. (A la première écoute, j'y étais entrée plus tard, sur la chanson « Tu verras ».) Bon signe, cette « entrée » dès « Le cinéma », où je retrouve comme infusée dans la voix de Gad, celle de Claude. Avec un coup de coeur pour le phrasé des mots « En avalan-an-an-an-che ».
Pour « Nougayork », ne pas chercher à retrouver Nougaro, ni son interprétation. Dans le Nougayork d'Elmaleh, ce qui me surprend, c'est l'atmosphère onirique. Qui m'évoque, je ne sais pourquoi, le désert du « Patient anglais ». Bref, un Nougayork oriental. (Comme il y a eu Gainsbourg repris en « Arabesque » par Jane Birkin. Sans faire pour cela aucune comparaison.)
Sur « Toulouse », j'apprécie la voix très feutrée de Nou-Gad, aussi feutrée que le glissement du « balai » des percussions.
A partir de « Je revois ton pavé », la flûte captive mon oreille jusqu'au final à l'évocation jazz de Toulouzz...
Dans « Tu verras », la nonchalance élégante de Thomas Dutronc se transmet à la voix légèrement voilée de Gad.
La chanson « Bidonville » est reprise façon presque rap avec un Feeling africain / Angélique Kidjo et oriental / Ibrahim Maalouf. Gad Elmaleh s'est bien entouré musicalement. C'est d'ailleurs le cas pour tout l'album.
Gad Elmaleh et Angélique Kidjo chantent ensemble sur le refrain.
Puis vient une longue et belle improvisation d'lbrahim Maalouf à la trompette. Le final est tout simplement beau.
« Cécile, ma fille ». Accompagné par la guitare surdouée de Biréli Lagrène, la voix de Gad Elmaleh ressort plus feutrée que jamais, comme mise en lumière subtilement par le son de la guitare.
J'apprécie le phrasé et la sincérité de Gad Elmaleh. Dans les mots « Et je sais que bientôt ... » il me semble que Claude se faufile dans la voix de Gad (comme un duo entre Nougaro là-haut et Elmaleh ici-bas.)
Dans les « Don Juan », l'atmosphère est « Big band ». La voix de Gad Elmaleh a trouvé son souffle. J'apprécie la diction sur « le mannequin la manucure... ».
Gad Elmaleh nous fait découvrir la chanson « ça fait mal ». Le texte de Nougaro s'est posé sur une musique de Paul Webster et Duke Ellington.
« ça fait mal » est une chanson « lacrymale » ou lacrymâle, comme on voudra. Masculin sentimental.
Ecrire le nom de Duke Ellington me fait revenir à la première chanson de l'album : « Armstrong ». Avec Louis Armstrong, Gad Elmaleh se présente d'emblée avec « Sa Majesté le Jazz » », pour reprendre le titre d'une chanson de Claude Nougaro. L'album « Dansez sur moi » est sorti sous le label « Blue note », tout comme l’était l'ultime album de Nougaro intitulé « La note bleue ».
En quelques lignes, je note l'entrée en scène du comédien Elmaleh, comédien très perceptible dans son interprétation de « Je suis sous » avec un piano, un pianiste extra en la personne d'Eric Legnini (déjà présent sur l'ultime album de Nougaro).
« Rimes » ... Avec l'accordéon de Richard Galliano. Nostalgique. Gallianostalgique : le fondu enchaîné s'impose.
La voix de Gad Elmaleh semble accompagner l'accordéon de Richard Galliano. L'accordéon et la voix accolés |'un à l'une m'évoquent la sublime chanson de Claude Nougaro dédiée à son accordéoniste « Quand Freddy est parti » sur une musique de Maurice Vander.
Enfin, last but not least, la chanson « Dansez sur moi » qui clôt l'album éponyme.
Gad Elmaleh adopte la cool attitude. C'est du cool jazz, tout en douceur. Ce que je préfère: l'harmonie entre la voix de Gad Elmaleh et la guitare de Biréli Lagrène (dont le jeu me fait penser ici à George Benson).
Décidément avec Biréli Lagrène, Gad Elmaleh prend son envol.
« Que la vie soit feu d'artifice ... ». A nouveau, dans la voix de Gad Elmaleh, la voix de Claude Nougaro qui m'apparaît en filigrane.
Merci à Gad Elmaleh, Nou-Gad, New-Gad et à ses Musiciens pour cette invitation au voyage dans I'universel jazz de Claude Nougaro, éternel musicien des mots.